LES SYMPTÔMES DU BURN OUT

Qu’est-ce qu’un Burn out ?

Ce ne sont pas moins de 132 symptômes qui ont été répertoriés dans le Burn out. Plus ou moins marqués, d’installation progressive et souvent insidieuse, ils sont en général en rupture avec l’état antérieur.
On les répartit en 5 groupes :

Les symptômes émotionnels
Anxiété, tristesse de l’humeur, manque d’entrain, irritabilité, hypersensibilité, absence d’émotion

Les symptômes comportementaux
Repli sur soi, isolement social, agressivité, violence, baisse d’empathie, ressentiment, hostilité envers autrui, addictions

Les symptômes motivationnels
Désengagement progressif, baisse de la motivation et du moral, perte des valeurs associées au travail, doute sur ses compétences, dévalorisation

Les symptômes cognitifs
Troubles de la mémoire, diminution de l’attention et de la concentration, perte des fonctions exécutives

Les symptômes physiques
Nombreux et non spécifiques, on trouve parmi eux asthénie, troubles du sommeil, troubles musculo-squelettiques, crampes, céphalées, vertiges, anorexie, troubles gastro-intestinaux, etc…

Pour la H.A.S (Haute Autorité de Santé) aussi nombreux soient-ils, tous les symptômes du Burn out ne lui confèrent pas le statut de maladie mais celui de syndrome. Ainsi, le Burn out est officiellement défini par la H.A.S comme un « syndrome d’épuisement physique, émotionnel et mental qui résulte d’un investissement prolongé dans des situations de travail exigeantes sur le plan émotionnel ».

Devant la pléthore de symptômes et la multitude de types de syndromes d’épuisement décrits à la fin des années 70, une rationalisation de la séméiologie s’avérait nécessaire. On la doit à Christina MASLACH qui, en 1982, proposait une organisation de la symptomatologie du Burn out en 3 composantes :

L’épuisement émotionnel est une sensation d’épuisement physique et psychique, une impression de vide intérieur, de baisse des ressources émotionnelles, de la motivation avec le sentiment d’être débordé et de ne pas avoir la force de faire face au jour qui vient. Le patient répète sans cesse qu’il “n’y arrive plus” et que tout lui “est devenu difficile”.

La dépersonnalisation qui est l’adoption de réponses impersonnelles à toute sollicitation, une attitude négative et cynique, une perte d’idéalisme, une déshumanisation progressive avec insensibilité et détachement excessif par rapport aux personnes et aux situations. Le patient dit qu’il “se moque de tout “et que “plus rien ne l’intéresse”.

Le faible accomplissement personnel qui est le sentiment d’incompétence, le manque de réalisation, la baisse de l’estime de soi, la baisse d’efficacité au travail. Le patient a le sentiment “d’être nul” et d’avoir “raté sa vie“.

Le processus du Burn out

Différentes phases

Ni figé, ni soudain, le Burn out évolue progressivement, lentement. Il est défini par la H.A.S comme une « spirale dangereuse pouvant conduire au basculement dans la dépression ou maladie somatique et à la désinsertion socioprofessionnelle mais aussi familiale ». Plusieurs stadifications de l’évolution du Burn out existent, différentes les unes des autres par leur nombre de phases et leur intérêt.

La stadification descriptive de FREUDENBERGER et NORTH décrit 12 étapes dans le processus de Burn out. Chacune d’elles correspond à l’une des caractéristiques de la personne en Burn out et doit alerter le patient et l’entourage de l’épuisement qui s’annonce :

Ambition : obsession de faire ses preuves motivées par la soif d’excellence, de perfection et de reconnaissance.
Exigences excessives : trop de travail, trop d’investissement en temps, en énergie et en concentration.
Méconnaissance de ses propres besoins : négligence des besoins physiologiques élémentaires (sommeil, activité physique, alimentation) et des besoins tels que la vie familiale, amicale, conjugale, sociale, des loisirs et de la détente en général.
Difficultés à faire face aux tensions : fuite des conflits par incapacité à les gérer.
Perte des valeurs : obsession par le travail qui occupe toute sa vie, rend l’individu psychorigide, sourd aux attentes et aux avis des autres.
Déni des problèmes : incapacité d’assumer son propre changement de comportement et rejet de la responsabilité sur son travail ou son entourage.

Retrait : raréfaction des contacts avec les autres et augmentation du risque de recours aux toxiques (tabac, alcool, drogues, médicaments).
Changements comportementaux : fatigue, irritabilité, isolement.
Dépersonnalisation : nombrilisme et cynisme par incapacité à s’intéresser aux autres.
Vide intérieur : quand il est trop prégnant, c’est le recours à toujours plus de travail et de toxiques (alcool, tabac, drogue) ou sexe.
Dépression : incapacité à se projeter, apathie, épuisement, indifférence, perte de tout idéal, elle apparaît à un stade avancé du processus de Burn out.
Syndrome d’épuisement professionnel. C’est le Burn out tel qu’il est communément admis avec l’effondrement physique et psychique et la nécessité de soins médico-psychologiques assortis d’un long arrêt de travail.

Les 4 phases de cette maladie professionnelle

La stadification chronologique, plus pédagogique, plus simple avec seulement 4 phases, permet au patient de mieux apprécier son évolution et d’entrevoir plus nettement l’abîme vers lequel il se dirige s’il ne prend pas les mesures qui s’imposent.

La phase d’alarme ou phase de stress chronique. Elle correspond à la phase de l’engagement et de l’enthousiasme.

La phase de rupture ou phase d’atteinte des limites physiques. Phase de l’acharnement et de la désillusion, elle voit la reperception des troubles disparus en phase 2. Elle est la phase la plus critique car ne pas réagir ici impliquera des dommages irréversibles avec des conséquences graves pour la vie ultérieure.

La phase de résistance ou phase de déni-habituation. C’est la phase du surengagement et du surinvestissement.

La phase d’effondrement (Burn out) ou d’angoisse perpétuelle. C’est l’effondrement, la phase de la démoralisation. C’est la phase du Burn out au sens communément admis. C’est l’épuisement physique et la dépression par dérèglement des systèmes d’adaptation avec écroulement des taux de dopamine et cortisol.